Diagnostics fertilité

Le sol occupe un rôle central dans la transition agroécologique des systèmes de culture. La sauvegarde des équilibres de fertilité à l’œuvre dans un sol est fondamentale à la résilience de notre agriculture. Ces équilibres (physiques, chimiques, et biologiques) sont un prérequis à la croissance et au bon développement des cultures. Pour apprécier et caractériser l’état de fertilité d’un sol et son potentiel agronomique, il existe plusieurs méthodes comme les analyses de sol par exemple. Le Diagnostic Fertilité proposé par l’IT2 s’appuie plus particulièrement sur la méthode du profil cultural.

Le profil cultural est une méthode d’observation et de diagnostic agronomique de l’état de fertilité d’un sol. Complémentaire à l’analyse de sol, il permet d’apprécier et de mesurer le potentiel agronomique d’un sol, les facteurs limitant son expression ou encore l’impact de pratiques culturales sur son fonctionnement. Bien que l’observation d’indicateurs simples (profondeur de sol, colonisation des racines, etc.) soit à la portée de tous pour orienter au mieux ses stratégies culturales, un diagnostic fiable et complet incluant des indicateurs tels que la texture, les phénomènes d’anoxies, les marques d’outils de travail du sol, etc. relève du domaine d’un expert.

Un profil cultural, pour quoi faire ?

  • Évaluer les potentialités agronomiques
  • Évaluer l’état de fertilité physique du sol
  • Évaluer le potentiel ou la limite d’enracinement de la culture en place
  • Décider d’un itinéraire technique et/ou d’une intervention ponctuelle
  • Évaluer l’efficacité ou l’impact d’une opération culturale
  • Prospecter suite à un accident cultural

Comment faire un profil cultural ?

Afin de bien positionner la ou les fosses qui serviront à établir le profil, il est important d’effectuer un tour du parcellaire, d’observer les environs et de questionner l’agriculteur sur son système de culture. Il faut ensuite définir l’orientation du profil (perpendiculaire au travail du sol et à la ligne de plantation) et le creuser à la pelle mécanique (2m x 1m x 1,5m; en fonction de la culture).

Pour l’observation, il faut choisir la face éclairée et commencer par la rafraîchir au couteau ou au pic.

Les différents horizons remarquables sont dégagés au couteau. Il est alors possible de caractériser la texture, l’état structural, la fertilité biologique ou encore le degré de colonisation racinaire de chaque couche de sol.

Il faudra porter une attention particulière à l’horizon dit “limitant”, c’est-à-dire celui avec la rupture la plus marquée et qui limite la colonisation racinaire.

Je souhaitais faire un profil de sol afin de mieux connaitre l’état de fertilité de mon sol et ainsi me conforter dans mes choix d’itinéraires techniques ou au contraire m’amener à faire des ajustements.

Le profil m’a permis de valider mes choix d’amendements et montre que je peux optimiser le positionnement de l’engrais de fond. L’impact du travail du sol peut aussi être limité en coordonnant les passages d’engins. L’effet positif sur le sol des jachères semées est visible par la structuration naturelle, la restitution de matières organiques ou encore la vie biologique qu’elles génèrent sur la parcelle. J’aimerais pouvoir faire autant de profils culturaux que d’analyses de sol.

Témoignage de Frantz IMANBAKAS, producteur d’ananas en Guadeloupe, installé sur 7.5 ha depuis 2017.